Si on demande de nommer la matière première la plus performante de la dernière décennie, peu de personnes répondront l’argent, en raison notamment de sa volatilité notoire.
Pourtant, selon Lloyds TSB, c’est l’argent qui a réalisé les meilleurs gains depuis 2002.
Les données de Lloyds montrent que le prix du métal a grimpé de 572% au cours de la dernière décennie, en battant la hausse de 428% de l’or, qui est la deuxième meilleur matière première.
Selon Lloyds, l’argent a battu l’or parce que » En plus d’être perçu comme une valeur refuge, la forte demande pour des usages industriels a également contribué à la forte hausse du prix de l’argent. »
La question clé pour les investisseurs dans les métaux précieux est de savoir si l’argent va continuer à augmenter en 2013.
Peter Krauth, spécialiste des ressources de Money Morning’s pense que oui. Il prédit que le prix de l’argent atteindra « plus de 60 $ l’once » d’ici le printemps.
Si sa prévision se réalise, ca sera de bon augure pour les détenteurs de lingots et de pièces d’argent.
Voici cinq facteurs clés qui montrent pourquoi les prévisions de Krauth sur le prix de l’argent en 2013 pourraient se réaliser.
Premier point favorable pour l’argent : les utilisations industrielles.
Le mois dernier, au Forum de l’Or de Denver, le PDG du producteur d’argent Hecla Mining (NYSE: HL) Phil Baker a fait une observation intéressante.
Selon lui, il y a un parallèle avec ce qui s’est passé avec l’utilisation de l’argent à la fin du 20e siècle et ce qui se passe aujourd’hui. A cette époque, la photographie est devenue un des principaux moteurs de la demande du marché de l’argent.
Cette fois, Baker croit que ce ne sera pas la demande d’une seule industrie, mais une myriade de nouveaux utilisateurs d’argent qui cherchent à tirer parti des propriétés uniques de ce métal (tels que la conductivité électrique) dans l’électronique et la médecine, entre autres.
L’expansion de l’utilisation de l’argent dans un grand nombre d’industries peut aider à compenser la faiblesse générale de l’économie mondiale.
Un autre facteur favorable au prix de l’argent est la demande d’investissement pour le métal précieux de personnes du monde entier, en grande partie grâce aux politiques des banques centrales.
Le 15 septembre, les ETF argent totalisaient plus de 608 millions d’onces et étaient évalués à 20,5 milliards de dollars.
« Les investisseurs et les analystes sont optimistes sur le fait que d’autres banques centrales vont faire davantage pour tenter de stimuler l’économie afin d’accroître la consommation et encourager l’emploi, attirant notamment l’attention des investisseurs sur le fait que l’argent est une valeur refuge et une réserve de valeur depuis 4.000 années », a déclaré Michael DiRienzo, directeur exécutif du Silver Institute.
Il ne faut pas non plus oublier la baisse des stocks d’argent. Selon le Comex (New York Commodities Exchange ‘ la principale bourse de métaux précieux du monde), les stocks du métal ont atteint leur plus bas de quatre mois début Août. Cela montre l’accumulation d’argent par les investisseurs.
D’un point de vue minier, il y a un risque imminent qui pourrait pousser les prix de l’argent à la hausse en 2013.
C’est la menace croissante de la nationalisation des ressources, le risque stratégique numéro un pour les sociétés minières, selon Ernst & Young.
Le cabinet de conseil en gestion du risque Maplecroft a déclaré dans Political Risk Atlas for 2012 que « lorsque la nationalisation des ressources aura lieu, les entreprises (sociétés minières) pourrait perdre le contrôle ou la possession des biens ‘ ou faire face à des impôts plus élevés. »
De tels scénarios pourraient mettre en sourdine la production de ressources comme l’argent, et pousser les prix vers le haut.