Le 13 septembre, j’ai participé au Forum pour la promotion de l’épargne chez les Mexicains, organisé par le groupe « Législateurs en faveur de l’épargne par le peuple », composé de membres de la Chambre des députés au Congrès mexicain; le groupe est dirigé par le député Francisco Javier Pinto. Le fait que cette réunion se tienne au siège d’une des Chambres de la république mexicaine est une nouvelle extraordinaire. Rien n’est aussi important que l’épargne pour le développement de l’économie nationale et des familles mexicaines.
Selon un sondage national sur la participation financière datant de 2015, 32% de la population épargne de façon informelle, c’est-à-dire en « mettant de l’argent sous le matelas » ou ailleurs, et seulement 15% épargne de manière formelle, par exemple en déposant de l’argent sur un compte bancaire, ou en achetant des bons du Trésor (CETES), ou en contribuant volontairement à leurs caisses de retraite privées (AFORES).
Ces options sont préférables à la simple épargne de pesos, bien qu’elles ne sont pas gagnantes, ni ne permettent aux Mexicains de conserver leur pouvoir d’achat : elle sont uniquement des alternatives qui procurent moins de perte de pouvoir d’achat.
C’est pour cette raison qu’il est impératif d’aller plus loin. Au forum, nous avons insisté sur la possibilité de donner une valeur stable à la pièce d’argent mexicaine. Je vais vous expliquer en quelques mots.
L’aspect central de la proposition est que la banque centrale du Mexique (Banxico) détermine une valeur en pesos pour l’once d’argent Libertad, et que cette valeur excède légèrement (par un pourcentage qui serait défini dans la loi) celle de l’argent sur le marché international, afin d’assurer un profit pour Banxico qui frappe et met ces pièces en circulation.
Aujourd’hui, par exemple, aux taux actuels de change et au prix de l’argent, l’once d’argent mexicaine vaut 320 pesos. En supposant que la proposition requiert une prime de 10% sur le prix, le prix proposé par Banxico pour la Libertad serait de 352 pesos.
Si le prix de l’argent plongeait demain à 250 pesos l’once, par exemple, la banque centrale mexicaine garderait stable la valeur monétaire de l’once Libertad. Ainsi, l’épargnant n’y perdrait pas et la pièce d’argent demeurerait « en circulation ». (En fait, les gens utiliseront très rarement l’once d’argent Libertad en tant que monnaie, à cause de la loi de Gresham; pratiquement toutes ces onces seront détenues en tant qu’épargne pour le long terme, ou pour les situations d’urgence, et les gens continueront de dépenser la monnaie fiduciaire pour les besoins quotidiens.)
Toutes les pièces que nous avons dans nos poches valent moins en valeur métallique que leur valeur nominale et, lorsque le métal vaut plus que la valeur nominale des pièces, elles sont retirées de la circulation et remplacées par des pièces de moindre valeur. (Pourquoi pensez-vous que l’on ne voit plus de pièces de 5, 10 ou 20 centavos, et que l’on voit rarement celles, jaunes, de 50 centavos?)
D’autre part, si le prix de l’argent venait à monter, Banxico aurait à réévaluer à la hausse le prix de l’once d’argent Libertad (selon la formule à être établie par loi). De cette manière, encore, la pièce restera « en circulation » et, vu qu’un prix nominal n’est pas marqué dessus, cela lui évitera de finir, comme les vieilles pièces d’argent qui ont une valeur nominale inscrite, à la raffinerie.
La plupart de ces vieilles pièces d’argent, une fois que leur contenu en métal a dépassé leur valeur nominale, ont fini à la raffinerie. Les détenteurs de ces pièces les ont vendues pour réaliser un profit, grâce à leur teneur en argent.
Cela n’arrivera pas avec l’once d’argent Libertad, dont la valeur sera ajustée à la hausse, ce qui bénéficiera à l’épargnant, qui conservera son pouvoir d’achat, quoi qu’il arrive avec l’inflation. Grâce à la détention d’onces Libertad, l’épargne des gens flottera sur l’océan des devises à travers les années.
Cette tranquillité pour l’investisseur, petit ou grand, encouragera l’épargne et la responsabilité financière, bien plus que n’importe quelle autre politique publique de stimulus.
Ce n’est pas la première fois que cette proposition est discutée devant le Congrès mexicain, mais nous prions que, cette fois-ci, elle deviendra réalité. Nous l’espérons. C’est pour le Mexique, le producteur d’argent numero uno au monde!
Source : http://plata.com.mx/Mplata/articulos/articlesFilt.asp?fiidarticulo=322