Selon le Financial Times, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) serait sur le point d’abandonner une enquête entamée en septembre 2008 sur une possible manipulation de cours sur le marché de l’argent.
Le régulateur américain des marchés à terme des matières premières manquerait de preuves pour appuyer une procédure judiciaire.
Une information réfutée par Bart Chilton, l’un des cinq commissaires à la CFTC qui indiqué que l’agence gouvernementale n’avait pas encore rendu ses conclusions :
« J’espère que la commission se prononcera en septembre ou en octobre et je continue de croire, comme je l’ai déjà dit et comme le suggèrent les informations du public, qu’il y a eu des efforts retors pour faire bouger les cours de l’argent ».
Depuis 2007, Bart Chilton ne cesse d’exiger des règles plus strictes pour les opérateurs de marché. En 2010, il avait notamment affirmé que des tentatives frauduleuses avaient été prises « pour contrôler et dévier l’évolution des cours de l’argent. Je pense qu’il y a eu des violations de la loi et qu’elles devraient faire l’objet de poursuites ».
Selon Bart Chilton, la manipulation s’expliquerait par une concentration excessive de gros intervenants sur le marché, qui auraient parié des sommes gigantesques sur la baisse des cours.
JPMorgan et HSBC, les plus gros acteurs sur le marché de l’argent sont en particulier montré du doigt par plusieurs opérateurs, ainsi que de nombreux investisseurs.
Si de telles soupçons planent sur le marché de l’argent, ce n’est pas par hasard. Au fil du temps, le métal gris s’est forgé une réputation de marché propice à la fraude, à cause notamment de la tentative spectaculaire de « corner » sur le marché de l’argent des frères Hunt dans les années 80.
A la fois moins liquide, moins transparent que l’or, moins surveillé par les banques centrales qui n’y interviennent pas, et aussi plus volatil, l’argent permet néanmoins aux traders de monter des positions importantes et d’en sortir très rapidement si besoin.
A noter qu’en mai 2008, la CFTC avait déjà mis fin à une investigation lancée quatre ans plus tôt après la plainte d’un groupe d’investisseurs. Le régulateur américain avait conclu que le marché de l’argent fonctionnait correctement.